Pourquoi un salaire fixe chaque mois ?
C’était une évidence, mais à force d’embrouiller les choses, nos dirigeants essaient de nous le faire oublier. Nous sommes payés pour travailler.
Que ce travail soit utile, bien organisé, affecté à des produits porteurs, qu’il utilise
judicieusement les investissements et les compétences est une autre affaire, et en
particulier celle du haut management.
Le salarié est payé pour le temps passé et pour les efforts fournis. Il investit
une grande partie de sa vie au travail.
L’actionnaire parie à la hausse ou à la baisse et réclame un dividende. Souvent,
son « investissement » n’est qu’un changement de propriétaire qui ne finance
nullement l’entreprise. En tout cas, il ne joue que de l’argent.
Changement de modèle
Aujourd’hui, les actionnaires veulent des revenus garantis. Dans la tourmente de 2009, ils ont touché leurs dividendes. N’acceptant plus d’assumer les risques, ils veulent les reporter sur les salariés.
Pour aller dans leur sens, la direction veut changer la donne en diminuant la part de rémunération fixe, et en payant les salariés si les résultats sont bons. Et d’ailleurs, peut-on même parler de résultats quand certains se servent avant les autres ?
C’est une inversion totale des rôles :
- La contrainte du travail et le risque du joueur pour le salarié.
- La rémunération garantie pour l’actionnaire.
Les intentions de la direction
Elle veut maîtriser la rémunération comme variable d’ajustement, et pour cela :
Diminuer la part fixe au profit de la part variable.
Mettre en place les moyens de contrôler la part variable. Ainsi, elle ajuste déjà les
critères d’intéressement pour contrôler l’ensemble participation + intéressement.
Permettre une baisse de rémunération, chose impossible sans éléments
variables.
De quoi avons-nous besoin ?
Nous avons besoin d’une bonne rémunération fixe. Elle seule compense nos efforts
réguliers. Elle seule nous permet de faire des projets, d’envisager l’avenir avec sérénité.
Elle seule, au niveau de la société, peut jouer un rôle d’amortisseur de crise. Elle seule peut garantir les retraites, les services publics.
Nous avons besoin d’un rattrapage général de salaire. 2009 a été une année sans
augmentation, or les gros postes de dépense des ménages n’ont pas baissé, loin de là. Il faut donc rattraper cette perte par une augmentation générale.