Campagne d’adhésions : Jeunes, Entreprises et Syndicats

mardi 25 janvier 2011, par CGT.ST-STE

 JEUNES ET SYNDICALISME,
ça mérite réflexion !

Aujourd’hui, 2% des jeunes de 18 à 30 ans sont syndiqués, tous syndicats confondus !

Alors que la situation de l’emploi des jeunes ne cesse de se dégrader, que les conditions de travail se précarisent (y compris pour les jeunes en CDI), que la vie au quotidien est de plus en plus dure… il y a là un décalage énorme.

Pourtant, différents sondages mettent en évidence que les jeunes se déclarent favorables aux syndicats, particulièrement à la CGT.

Une récente étude TNS Sofres pour l’association Dialogues a questionné les 18-30 ans (non étudiants) sur leur rapport à l’entreprise et aux syndicats. Il ressort de cette enquête que près de 50% des jeunes souhaitent s’investir dans leur entreprise mais redoutent de ne pas être récompensés à la hauteur de leur engagement pour la moitié d’entre eux. Une large majorité voit dans le travail avant tout un « gagne-pain » et un moyen d’être inséré dans la société. Si les jeunes aspirent à progresser et sont demandeurs de formations, ils sont 36% malgré tout à être attentifs à l’équilibre entre travail et vie privée. Toutefois les jeunes sont nombreux à déchanter car les engagements des employeurs n’étant souvent pas respectés, les espérances de progression de carrière ne sont pas au rendez-vous. Cela est d’autant plus frustrant pour ceux qui acceptent des qualifications moins élevées à l’embauche.

Comme l’ensemble des salariés, les jeunes font à 57% confiance à l’action des syndicats sur les grands enjeux collectifs (augmentations générales de salaires, retraites), mais ils sont 59% à s’en remettre d’abord à une discussion individuelle avec leur hiérarchie. Les syndicats ne seraient pas un bon moyen de prendre en charge leurs problèmes individuels au travail. Selon l’étude, deux jeunes sur trois jugent leur action inadaptée aux « sensibilités et préoccupations de leur génération ». Pour 78 % des jeunes, les syndicats sont « trop politisés » et, pour 67%, ils ont une approche « trop idéologique ». Pour 73%, ils « se ressemblent, on ne voit pas bien ce qui les distingue » et pour 71%, « il y a trop de concurrence entre eux ». Pour 52%, « ils comprennent mal les vrais besoins des salariés » et pour 50%, « ils comprennent mal les réalités économiques ».

Ce tableau est assez négatif mais le mouvement social sur les retraites est passé par là : entre septembre et novembre, le taux de confiance dans les syndicats a fait un bond pour atteindre un niveau sans précédent parmi l’ensemble des salariés, la progression la plus forte étant enregistrée chez les jeunes +8% chez les 18-24 ans ; +12% chez les 24-34 ans.

 Notre analyse

Une chose est sûre, le départ dans la vie active des jeunes est plus difficile que pour les générations précédentes. Il faut en passer par des années de précarité, parfois un déclassement, ou pire une période de chômage. Le premier CDI s’obtient de plus en plus tard, en moyenne à 27 ans actuellement. L’entrée dans la vie active met vite les pendules à l’heure de la compétition créée par les modes de management. La qualité du travail, même qualifié, est sacrifiée sur l’autel du juste à temps et du manque d’effectif, en décalage total avec la vision de l’entreprise “high-tech” que les jeunes se sont forgée pendant leur formation dans notre cas. Rajoutons à cela la stagnation des carrières, et il n’est pas besoin d’être expert ou de faire un « opinion survey » pour comprendre le désenchantement actuel !

  • Le chacun pour soi, peut-il aider à résoudre les problèmes ? Pour un qui s’en sort, combien vont dans le mur ? L’expérience montre qu’il s’agit d’un piège dont à la longue, tout le monde fait les frais. A l’opposé, ce sont les luttes collectives qui ont permis de gagner une protection sociale de haut niveau, des conventions collectives et un Droit du travail. Ces acquis sont pourtant les cibles répétées d’un patronat qui ne s’en accommode pas et d’un gouvernement qui lui est tout dévoué.
  • Les syndicats seraient-ils trop “idéologues”, c’est à dire politisés ? La CGT n’est affiliée à aucun parti politique comme cela se pratique en Allemagne ou en Grande Bretagne avec le Parti Travailliste. Depuis plus de 20 ans, il n’y a plus de liens entre la CGT et aucun parti politique, que ce soit le PCF ou un autre. Mais que la CGT soit indépendante, ne veut pas dire qu’elle se désintéresse de l’action politique. Peut-on concevoir une action syndicale qui soit déconnectée de la sphère politique et économique de la société ? Lorsque les dirigeants d’un syndicat rencontrent le Président de la République ou le Ministre du Travail, ne font-ils pas un acte politique ? Défendre la Sécurité Sociale et la retraite à 60 ans, revendiquer la baisse du temps de travail, un autre partage des richesses, une nouvelle politique industrielle, tout cela implique des décisions politiques. Se revendiquer apolitique comme le font certains syndicats c’est faire le choix politique de se satisfaire de l’existant. Cela revient en réalité à être d’accord sur l’essentiel avec les politiques menées par les multinationales et les gouvernements en place.
  • Il est vrai que le nombre important de syndicats, spécificité française, est un handicap pour l’unité des salariés pour faire valoir leurs droits. Même si les différences entre syndicats sont réelles, il est néanmoins possible d’agir ensemble. La CGT œuvre pour un syndicalisme rassemblé et nous recherchons dans toutes les occasions l’unité la plus large sans pour autant demander aux autres organisations de se fondre dans la CGT ou d’être d’accord sur tout. Le récent mouvement sur les retraites a montré que l’unité d’action donne confiance aux gens et permet de grandes mobilisations. Il faut aller encore plus loin. Par ailleurs la loi sur la représentativité devrait aboutir à des accords plus conformes aux aspirations des salariés.

Pour se défendre et gagner de nouveaux droits pour tous :

  • un moyen : Développer l’action collective
  • un outil : Se Syndiquer à la CGT
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