Après 2 mois d’enquête contradictoire l’inspection du travail réintègre votre délégué

mercredi 25 juillet 2012, par CGT.ST-STE

La CGT demande à la direction de rétablir un dialogue social !!!

Parce qu’il a été considéré comme le responsable de la dernière grève, Jérôme Poulet a vécu « l’acharnement » de notre direction pendant 2 longs mois. Cinq faits lui étaient reprochés :

  • Agression volontaire sur une salariée stagiaire qui était enceinte :
    Dans une attestation écrite, cette salariée avait, dans un premier temps, décrit une scène ultra violente dans laquelle elle aurait soi-disant été plaquée volontairement contre un mur et provoquée verbalement et sans raison par Jérôme. Mais après un entretien en tête à tête avec l’inspecteur elle a changé sa version. Cette fois elle explique qu’en voulant retenir une porte qui se refermait, Jérôme l’a accidentellement bousculée avec son bras et qu’il n’y avait aucune volonté de lui porter atteinte physiquement.
    La qualification, comme mentionnée par notre direction dans la demande de licenciement, « d’agression » n’a donc pu être en tout état de cause retenue par l’inspecteur.
    De plus, cette salariée stagiaire du service RH et 2 de ses collègues, qui auraient été témoins, ont expliqué que cette bousculade avait eu lieu à 13H30 juste avant qu’ils aillent manger à la cafétéria. Sauf qu’après consultation des enregistrements de passage badge à la cafétéria, l’inspecteur s’est rendu compte que ces 3 salariés sont allés manger à 12H45.
    Pour l’inspecteur, après ce nouvel élément, le doute subsiste sur la matérialité de cette bousculade.
    Une autre incompréhension :
  • Le DRH aurait été mis au courant le jour même de cette altercation. Pour autant, il ne prendra jamais la peine de visionner les enregistrements des caméras de vidéosurveillance placées juste dans le couloir où se serait passée « l’agression ». Ces enregistrements se sont automatiquement effacés au bout d’un mois et l’inspecteur n’a malheureusement jamais pu visionner les images .
    De son coté, Jérôme Poulet a toujours nié toute bousculade, même accidentelle.
  • Non port de la charlotte pendant l’occupation du gowning :
    Ce fait, non contesté par Jérôme, a été établi par l’inspecteur comme étant une faute qui ne saurait être considérée comme suffisamment grave pour justifier une mesure de licenciement.
    L’inspecteur met en avant le fait (après avoir vu plusieurs photos) que bon nombre d’autres salariés ne portaient pas la charlotte durant l’occupation et que cela n’a nullement été relevé par la direction.
    Ils précise aussi que lorsqu’on laisse introduire et manger des pizzas dans un gowning, il est surprenant de reprocher au même moment à un salarié de ne pas porter la charlotte.
  • Altercation avec un manager durant l’occupation du gowning :
    Plusieurs managers entendus par l’inspecteur lui ont avoué que Jérôme faisait l’objet d’une attention toute particulière de leur part. La direction leur avait demandé de le suivre dans tous ses déplacements.
    Cette façon de faire peut très facilement être considérée comme du harcèlement.
    Pour l’inspecteur, la vive discussion qu’il y a eût à ce moment là entre Jérôme et un autre manager semble tout simplement caractériser le positionnement à l’extrême de l’un et de l’autre.
    Il conclut que, au regard du mouvement social particulièrement tendu et des pressions dont faisait l’objet Jérôme, cette altercation ne peut justifier une mesure de licenciement.
  • Pose en retard de la CP5 dans le système informatique :
    L’inspecteur a considéré qu’il était logique que Jérôme n’ait pas pu poser la CP5 à la date demandée puisque celui-ci était chaque semaine convoqué à Paris par la DRH France pour participer à différentes négociations dont celle sur la politique salariale.
    L’inspecteur met également en avant le fait que, contrairement à ce qu’avait avancé la direction, la pose en retard de cette CP5 n’a pas pu désorganiser l’atelier de Jérôme, qui, de toute façon, en raison de son mandat et de ses activités syndicales n’est plus présent sur son poste de travail depuis longtemps.
    Vouloir le licencier pour ce fait est considéré par le code du travail comme « abusif ».
  • Retard sur l’envoi d’un bon de délégation :
    La direction reprochait à Jérôme l’envoi en retard d’un bon de délégation pour la nuit du 8 Avril.
    Après enquête, l’inspecteur a établi que ce fait en principe fautif ne pouvait être considéré comme tel.
    Les négociations de fin de conflit se sont achevées tard dans la nuit du 7 au 8 Avril.
    Le 9 Avril était un jour férié.
    Le 10 Avril, Jérôme était à Lyon avec la DRH France pour négocier les 70 €uros d’augmentation.
    Le 11 et 12 Avril, Jérôme était en déplacement à Paris avec la DRH France pour participer à un CCE.
    La semaine d’après, Jérôme était encore à Paris pour participer à un nouveau CCE.
    En conclusion, après le conflit, Jérôme a eu une forte activité syndicale.
    De plus, le manager de Jérôme a avoué à l’inspecteur que ce retard d’envoi du bon de délégation n’a créé aucun trouble au bon fonctionnement de l’équipe.
    Vouloir le licencier pour ce fait est considéré par le code du travail comme « abusif ».

Pour l’inspecteur du travail cette procédure de licenciement est de la « discrimination syndicale » !!
L’inspecteur conclut son rapport sur : « un lien évident est établi entre la demande de licenciement de Mr Poulet et l’activité syndicale particulièrement soutenue de celui-ci »

Cette conclusion est sans équivoque :
Le délégué CGT, Jérôme Poulet, est bien victime de « discrimination syndicale » !!
A cela nous pouvons ajouter qu’il a également été victime « d’harcèlement » !!
L’aveu même des membres de l’encadrement qui ont expliqué à l’inspecteur que :
« « Durant le conflit Mr Poulet faisait l’objet d’une attention toute particulière. On avait reçu pour consigne de le suivre dans tous ses déplacements lors de ses activités syndicales »
Ou, selon les dires de l’inspecteur :
« Mr Poulet Jérôme s’est vu reprocher, à lui seul, des faits là où d’autres salariés, pourtant dans des positions identiques, n’ont reçu aucune réprimande du management » »
Démontre bien que Jérôme a vécu plusieurs jours traqué et harcelé sous les pressions excessives de tout l’encadrement.
Cet acharnement s’est malheureusement confirmé au moment où la direction a décidé d’envoyer un mail every-one pour communiquer des propos faux et totalement calomnieux sur lui.

La CGT demande à la direction de reprendre le « dialogue social » !!
La direction va devoir accepter la victoire des salariés qui se sont révoltés contre la politique salariale.

  • Continuer à se venger en mettant des pressions sur certains salariés ne mènera à rien !!
  • Continuer les poursuites contre Jérôme Poulet ne mènera à rien !!
  • Continuer à vouloir fermer la porte au dialogue social avec La CGT ne mènera à rien !!
  • Parce que La CGT veut œuvrer pour faire avancer les salariés et par conséquence notre entreprise, nous demandons à notre direction, et au nom de tous les salariés, d’accepter ce que l’histoire a écrit et d’enterrer leur stupide hache de guerre. Notre DRH, Philippe Marc, qui a vraisemblablement mal vécu son échec lors du conflit, doit reprendre le dialogue social.
  • La CGT se refuse d’entrer dans une « pseudo- guerre » avec la direction.
  • La CGT veut pouvoir éviter toute nouvelle grève dans le futur.
  • Pour cela, La CGT, qui, à l’évidence, reste une des seules organisations du site à défendre l’intérêt de tout salarié et à ne pas être achetée par la direction, doit pouvoir être reçue et entendue lorsque cela est nécessaire.

Ecouter La CGT c’est écouter les salariés !!

La parole est à Jérôme :

« Je tiens à remercier tous les salariés qui m’ont soutenu et qui n’ont jamais cru les mensonges que la direction et le management faisaient courir à mon sujet. J’ai toujours eu conscience que lorsqu’on décide de devenir représentant du personnel c’est soit, comme le font la plupart des autres syndicats sur Rousset, on mange à la gamelle avec le patron et à partir de là, on vie tranquille sur le site et on fait rien pour les salariés, soit, on est revendicatif et on défend les salariés et par conséquence, on se met à dos le patron. D’où la situation que j’ai vécu. J’en ai beaucoup souffert, Pour autant, j’ai fait le choix de ne pas attaquer les salariés du service RH qui ont fait de fausses attestations à mon sujet. J’imagine toutes les pressions que la direction a dû leur faire subir. En revanche, je me réserve le droit de porter plainte à titre personnel contre la DRH pour discrimination et harcèlement. Pour ce qui est de la situation syndicale, je soutiens pleinement la position de mon organisation qui demande à notre direction de se ressaisir et de rétablir le dialogue social. L’avenir social de notre entreprise ne se fera pas sans moi et La CGT. Quand je vois que notre PDG s’est encore augmenté de plus de 70% son salaire et que nos actionnaires ont une nouvelle fois pris plus que de raison des rémunérations sous forme de dividendes, je me dis qu’il doit nous rester encore beaucoup de travail à faire ensemble pour espérer voir un jour un plus grand partage des richesses que NOUS créerons !! »

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